Le chateau dans le ciel

Une île au-dessus des nuages : voilà comment m'est apparu le château de Najac. C'était le petit matin, et je découvrais la Terre depuis le ciel, à bord d'une montgolfière. La brume ne s'était pas encore dissipée, et la vallée était invisible. Mais le château, perché sur ses hauteurs, semblait quant à lui flotter dans le ciel, comme détaché du monde. Il n'en fallait pas plus pour que je le visite à pied dès ma descente de ballon, ainsi que le joli village qui l'entoure, qui compte parmi les plus beaux de France. L'histoire montre que je ne suis pas le seul à avoir été fasciné par Najac. Rois de France et d'Angleterre, comtes de Toulouse, cathares ou protestants: tous voulurent s'emparer de la forteresse de Najac, érigée par le frère de Saint Louis au XIIIe siècle pour verrouiller cette vallée hautement stratégique entre Rouergue et Quercy. Ils y arrivèrent parfois, mais non sans mal. Difficile de défier ce château protégé par trois enceintes et un habile système de défense encerclant l'énorme donjon. Étape sur le chemin de Compostelle, centre administratif, politique et militaire, Najac se para au fil des siècles de nobles demeures qui forment un long couloir sur la colline, entre la place du Faubourg et le château. Autrefois excentrée, cette place en forme de bastide (qui s'anime d'un marché les dimanches d‘été) est aujourd'hui le cœur de Najac. À partir de la rue du Bourguet commence le bourg primitif, dont les maisons médiévales se resserrent au pied du château et de son église. Pour l'anecdote, ce sanctuaire gothique doit sa naissance à la sympathie des Najacois pour les cathares. En représailles, les inquisiteurs de l‘Église catholique les obligèrent à bâtir le sanctuaire à leurs frais... Ce qu'ils durent faire, pour ne pas être accusés d'hérésie à leur tour. Najac vaut égalemnet d'être découvert pour les gastronomes, car l'endroit concentre un grand nombre de restaurants et boutiques regroupés autour des produits du terroir. Cette tradition ne date pas d'hier et remonte au Moyen Âge puisque Rabelais signalait déjà dans Pantagruel: « Il n'est de bon jambon que de Najac ». Elle se perpétue aujourd'hui. On peut notamment y déguster une délicieuse sorte de brioche que j'ai découverte sur place : la fouace, qui est une telle fierté locale qu'elle a même son jour de fête en août ! Voilà pour cette petite (mais fascinante) découverte estivale. Si vous en avez l'occasion, je vous recommande survoler le site lors d'un vol en montgolfière. Depuis les airs, on comprend immédiatement pourquoi le site était l'objet de toutes les convoitises. Retrouvez plus d'informations sur l'organisateur de cette activité de ce vol en montgolfière.